ÉCONOMIE DE LA SANTÉ

INTRODUCTION

Toutes les étapes du cycle de vie d’un endoscope réutilisable, depuis son utilisation, son retraitement, son transport jusqu’à sa réparation, viennent s’ajouter à la longue liste des dépenses nécessaires à l’entretien de ces dispositifs.

L’aspect financier est souvent considéré en premier lorsque l’on compare les bronchoscopes à usage unique avec les dispositifs conventionnels. S’il est très facile d’estimer le coût d’utilisation d’un endoscope jetable, il est beaucoup plus difficile de calculer celui d’un endoscope réutilisable. Très souvent, les calculs sont partiels, ne prenant en compte que les coûts directs (matériel de désinfection), mais omettant les coûts indirects (contrats de maintenance, amortissements, salaires du personnel, etc.).

Afin de faire une comparaison objective, il faut non seulement couvrir les aspects financiers directs, mais aussi étendre la comparaison à tous les coûts indirects :

  • Coût des réparations
  • Processus de retraitement
  • Risques et coûts de contamination croisée
  • Conséquences du manque de disponibilité
iceberg2@1.5x

Coût par utilisation du bronchoscope réutilisable = 294€(1)

RÉPARATION

Les bronchoscopes sont fragiles et se cassent régulièrement. Les coûts de réparation varient selon le type de dispositif, mais sont connus pour être très onéreux.
Les problèmes de casse sont inévitables compte tenu de la fragilité des dispositifs et des situations dans lesquelles ils sont utilisés, avec leurs différentes fonctions soumises à une pression importante. L’utilisation de certains instruments, et parfois leur mauvaise utilisation, accentue les risques de casse pour des systèmes régulièrement fragilisés par les solutions désinfectantes.

A chaque réparation, l’endoscope est indisponible pendant une longue période ; aucune réparation ne peut être effectuée sur place à l’hôpital. Les hôpitaux ont généralement des contrats de maintenance coûteux avec les fabricants.
Cet aspect ne doit pas être négligé lorsque l’on compare les dispositifs à usage unique et réutilisables.(2)

7 262 $

Coût moyen par réparation

1/167

Rapport utilisation / réparation

49 $

Coût moyen par réparation

Les réparations les plus fréquentes concernent le béquillage, un tube d'insertion endommagé, une fuite, etc. L'ensemble du processus de réparation peut entraîner plusieurs mois d'indisponibilité du dispositif.

RETRAITEMENT

Une étude indépendante a été menée par une association américaine (International Association of Healthcare Central Service Materiel Management) regroupant des membres du service d’hygiène afin d’évaluer l’impact des nouvelles recommandations de désinfection des endoscopes, émises suite à de nombreux problèmes de désinfection.
Sur la base de différentes recommandations, les auteurs ont soigneusement enregistré les coûts induits et le temps nécessaire pour effectuer les différentes étapes nécessaires à la décontamination. Les résultats suivants sont ressortis, par procédure :

Ces données sont une synthèse de 14 institutions américaines différentes et permettent d’estimer les coûts réels induits en termes d’équipements, de personnel et de temps d’immobilisation pour réaliser les processus conformément aux recommandations. Bien que l’étude semble très détaillée, les auteurs concluent que des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de mieux connaître les coûts, notamment ceux liés à la maintenance.(3)

Temps moyen = 76 min

Reprocessing stepMinimum costMaximum cost
PPE for reprocessing personel$5.06$17.78
Bedside pre-cleaning$4.45$19.14
Leak testing$2.27$5.28
Manual cleaning$11.12$37.11
Visual inspection, cleaning verification, and re-cleaning 20% endoscopes$14.62$49.69
HLD in an AER$10.74$17.21
Drying and storage$1.88$6.45
Repairs needed use due to issues identified by reprocessing technicians$63.93$128.05
TOTAL$114.07$280.71

CONTAMINATIONS CROISÉE

D’une manière générale, il est admis que le risque de contamination croisée lié à la bronchoscopie est sous-estimé par la littérature car sous-rapporté et sous-suivi par les industriels et les établissements de santé.
Une étude publiée en 2017 tentait pour la première fois de quantifier le surcoût induit par le risque de contamination croisée et l’utilisation d’un bronchoscope réutilisable en réanimation.
En soins intensifs/réanimation, l’infection la plus courante développée par les patients sous ventilation mécanique est la pneumonie acquise par ventilation (PAV). Les défenses immunitaires sont souvent affaiblies chez ces patients et l’introduction d’un dispositif contaminé directement dans les poumons, traversant les barrières naturelles (muqueuse des voies respiratoires supérieures), entraîne régulièrement des complications.

3%

Risque de
contamination croisée résiduelle après décontamination d’un bronchoscope en suivant les recommandations

21%

Risque que le patient développe une infection à la suite de l’utilisation d’un broncoscope réutilisable contaminé

28 383 $

Surcoût de traitement par patient ayant contracté la PAV

Lorsque le risque de développer une PAV chez un patient ventilé est multiplié par le risque de contamination résiduelle d’un endoscope, on obtient un risque d’infection de 0,007 % par procédure. Ce risque lié au coût du traitement de la PAV conduit à un coût estimé de 178 $ par procédure pour le traitement de la contamination croisée selon cette étude.(4)

CONSÉQUENCES DU MANQUE DE DISPONIBILITÉ

Un audit a été mené sur une période d’un an au Royaume-Uni par le Royal College of Anaesthetists concernant la gestion des voies aériennes dans les services d’urgence, les unités de soins intensifs/réanimation et les blocs opératoires.
L’étude a examiné les intubations difficiles à travers 2,9 millions d’anesthésies au bloc opératoire, 20 000 intubations trachéales dans les services d’urgence et 58 000 événements de soins avancés des voies aériennes dans les unités de soins intensifs/réanimation.
Dans le rapport, pour expliquer cette différence, il était mentionné que l’accès à un endoscope à fibre optique pour l’inspection des voies aériennes ou en cas d’intubation difficile était un problème récurrent, de même que la formation du personnel à la technique.

184

grands événements liés à
gestion des voies respiratoires

36

les décès ont été comptés liés
à la gestion des voies aériennes,
dont 16 au bloc opératoire,
2 aux urgences
et 18 en soins intensifs/réanimation

Observation

Le taux de mortalité lié au nombre de patients inclus dans l’étude est 58 fois plus élevé en réanimation/réanimation qu’au bloc opératoire.

Causes

Dans le rapport, pour expliquer cette différence, il est mentionné que l’accès à un endoscope à fibre optique pour l’inspection des voies respiratoires ou en cas d’intubation difficile étaient des problèmes récurrents, car le personnel était formé à cette technique.

Recommandations

Les auteurs recommandent qu’un endoscope à fibre optique soit immédiatement disponible et prêt à l’emploi dans les services de soins intensifs/de réanimation ou d’urgence. Le personnel doit également être mieux formé à l’utilisation des différents dispositifs, dont les endoscopes à fibres optiques, en cas d’intubation difficile.
Les endoscopes à usage unique évitent les étapes de retraitement et de réparation longues et coûteuses. Ils sont toujours disponibles et stériles et peuvent être facilement stockés sur un chariot d’intubation d’urgence.(5)

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Références à lire :

(1) Mouritsen et al. Une revue systématique et une analyse du rapport coût-efficacité des bronchoscopes réutilisables par rapport aux bronchoscopes à usage unique. Anesthésie, 75 : 529-540. https://doi.org/10.1111/anae.14891

(2) Prix élevé de la bronchoscopie – Coût d’entretien et de réparation des bronchoscopes flexibles et à ultrasons

(3) Un aperçu du coût réel du retraitement des endoscopes : résultats d’un projet pilote

(4) Terjesen et al. 2017 ; Premiers évaluateurs de la rentabilité probable des bronchoscopes vidéo flexibles à usage unique

(5) NAP4 – 4e projet d’audit national du Royal College of Anesthetists et The Difficult Airway Society.